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Histoire de l'éclairage

Dans l'Antiquité, on ne demandait pas seulement la lumière à la flamme des foyers, mais aussi à des brasiers montés sur des trépieds, à des torches portées par des hommes, à des lampes à huile, dont les spécimens remontent aux Phéniciens. L'huile minérale, même, était connue dès l'époque romaine ; les chandelles de suif étaient employées aux temps classiques ; des lampes portatives, où la corne, la vessie, la toile huilée garantissant la lumière contre le vent, étaient d'un usage courant. Les riches Romains avaient des lanternarii pour s'éclairer dans les rues.

Au Moyen Age, les procédés d'éclairage restèrent les mêmes ; les torches, le plus souvent tenues par des valets, et des flambeaux de cire ou de suif illuminaient les réunions ; il y avait dans certaines cérémonies (mariages princiers) des danses de flambeaux. L'usage des chandelles remonte au IV° siècle. Dans les églises, le luminaire était très développé : chandeliers, candélabres, suspensions diverses y répandaient la lumière des cierges ou de l'huile. Les lampes demeurèrent fort longtemps du même système que dans l'Antiquité ; Cardan y apporta quelques améliorations.

En 1784, Argand inventa la lampe à double courant d'air, exploitée par Quintet. Vers 1787, Lebon découvrit le gaz d'éclairage ; mais c'est en Angleterre que l'application en fut faite dans des manufactures (1805), et c'est Windsor qui l'introduisit à Paris en 1817.

L'éclairage électrique commença vers 1840, en mettant en oeuvre des lampes à arc (Davy, 1813), mais ne se développa qu'avec la mise au point, par Edison et Swan, en 1879, de la lampe à incandescence.

Longtemps, l'éclairage des rues n'exista pas à Paris. La lumière qui signalait les lieux de débauche, et les chandelles qui, de loin en loin, brûlaient devant des images ou des statues pieuses ne donnaient qu'un éclairage insuffisant. Les recommendations faites de temps à autre d'allumer une lanterne au premier étage des maisons n'étaient guère suivies.

Le succès des porte-lanternes et torches, établis en 1662 par l'abbé Laudati, donna l'idée de l'éclairage régulier public : La Reynie, dès 1667, fit établir des lanternes à l'extrémité et au milieu des rues. En 1721, il y en avait à Paris 5772. La lanterne à réverbère de Chateaublanc augmenta la puissance de l'éclairage ; il fallut l'intervention de l'Académie des sciences pour substituer l'huile au suif, et, plus tard, c'est la volonté de Louis XVIII qui triompha de l'opposition faite au gaz (éclairage du passage des Panoramas, en 1817), mais la substitution du gaz à l'huile ne se généralisa qu'en 1832.

Le premier essai d'éclairage électrique date de 1844 (lampes à arc, place de la Concorde), mais ce mode d'éclairage ne se développa qu'à partir de 1877.

Longtemps, avec l'huile végétale, on employa la cire (cierges), puis la graisse des animaux (chandelle). La chimie des corps gras ayant fait, avec Chevreul, des progrès importants, on utilisa les graisses animales de toutes provenances à la fabrication des bougies stéariques ; puis les hydrocarbures naturels (pétrole, huile de schiste), les hydrocarbures de transformation (essence de pétrole, gaz d'éclairage) ou de synthèse (acétylène) apportèrent successivement au problème de l'éclairage des solutions de plus en plus perfectionnées. Au reste, l'éclairage par les hydrocarbures, qui s'est développé dans la seconde moitié du XIX° siècle, allait lui-même faire un pas gigantesque avec la découverte des terres rares et de l'incandescence.

Dans le même temps, l'éclairage électrique progressait : décharge électrique (arc et bougie lablotchkov) et lampe à incandescence. Celle-ci est constituée par une ampoule de verre renfermant un filament réfractaire porté à l'incandescence par le courant électrique ; on a successivement utilisé, pour le filament, le carbone, l'osmium, le tantale, et finalement le tungstène ; l'ampoule contient un gaz chimiquement inactif : azote, argon, krypton.

À partir de 1940, les lampes à décharge commencèrent à remplacer la lampe à incandescence. Dans celles-là, la lumière est produite par la luminescence d'une vapeur métallique, principalement mercure et sodium. Il existe différents types de lampes à décharge : la lampe fluorescente (la décharge dans la vapeur de mercure à basse pression produit un rayonnement ultraviolet qui excite une substance photoluminescente émettant de lumière blanche) ; la lampe à ballon fluorescent (la décharge dans la vapeur de mercure à haute pression produit une lumière verdâtre corrigée par le rayonnement rouge d'une substance photoluminescente) ; et les lampes à vapeur de sodium (émettant une lumière jaune, monochromatique pour la basse pression et à plus large spectre pour la haute pression).

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